Syndicats et patronat gèrent paritairement le régime de retraite complémentaire des salariés du privé, l’Agirc-Arrco, qui dispose des plus grosses réserves de tous les régimes : en 2016, 70,8 milliards sur les 118 milliards d’euros de l’ensemble des régimes complémentaires obligatoires du pays (5,3 % du PIB).
« Pour la première fois, le Haut-Commissariat marie les réserves des régimes avec l’idée de constituer un régime unique. S’ils récupèrent toutes les réserves, nous attaquerons en justice en plaidant l’égalité des droits », menace Philippe Pihet, le négociateur Force ouvrière. Pour le syndicat, mettre au pot commun les 70 milliards de l’Agirc-Arrco reviendrait à spolier certains assurés, puisque les engagements du régime ne seront pas tous couverts par le futur régime universel. En effet, on ne cotisera « que » jusqu’à environ 10.000 euros par mois de salaire, alors que certains salariés cotisent encore pour leur complémentaire jusqu’à 26.500 euros par mois aujourd’hui. Coté patronat, on serait d’accord pour mettre les réserves au pot commun, mais à condition que les autres l’abondent « à un niveau proportionnellement équivalent ».