Le paiement en espèces fait de la résistance dans une des économies les plus prospères d’Europe, qui envisage même d’en faire un droit constitutionnel. A l’heure des monnaies virtuelles et des règlements par smartphone, le projet peut sembler anachronique: graver dans la constitution le droit de payer en liquide. C’est pourtant ce qu’a proposé ce mois-ci le parti conservateur ÖVP de l’ex-chancelier Sebastian Kurz, en campagne pour sa réélection aux législatives prévues fin septembre: « pouvoir utiliser de l’argent liquide est une condition de base d’une existence autonome », a lancé l’ancien chef de gouvernement âgé de 32 ans.
Selon un récent sondage effectué par la banque ING dans 13 pays européens, ainsi qu’en Australie et aux États-Unis, les Autrichiens étaient les plus réticents à l’idée d’abandonner les paiements en liquide. Cette perspective n’était jugée acceptable que par 10% d’entre eux, comparé à une moyenne de 22% dans les autres pays européens interrogés.