A l’ère des taux bas, le marché de l’épargne est en ébullition. C’est contre-intuitif, mais la faiblesse des taux n’a pas détourné les ménages de l’épargne. Bien au contraire, l’effort des ménages a augmenté et le taux d’épargne se situe aujourd’hui 1 point au-dessus de la moyenne enregistrée entre 2013 et 2018.
Dans un contexte où l’argent ne rapporte plus, il semble bien que les ménages aient augmenté leur flux d’épargne afin de maintenir constant la valeur de leur patrimoine. Autre conséquence des taux bas, la structure des placements se modifie aussi quelque peu, même s’il ne faut pas oublier que les Français ont nettement tendance à privilégier la sécurité à la rentabilité dans leurs décisions de placements et que la pierre est particulièrement prisée. Cette appétence pour la pierre n’est pas une nouveauté mais se renforce avec une inflexion très nette du côté de la pierre-papier et un engouement soudain pour les fonds d’investissement en immobilier que sont les SCPI et les OPCI Grand Public. L’assurance-vie s’en sort un peu mieux même si là aussi la tendance est à la baisse. Compte tenu de ces écarts, les flux vers l’assurance-vie en euros accélèrent et ont gagné plus de 1 milliard d’euros alors qu’ils ralentissent en direction de l’épargne réglementée.
Avec les mesures prises par les assureurs, l’écrasement des taux va non seulement entraîner une accélération des flux de l’épargne mais devrait aussi flécher ces flux vers des produits de plus en plus risqués.