Quand les banques ne sont plus des banques

La patronne de la BCE, Christine Lagarde, vient de déclarer: « les banques sont plus solides que lors de la crise de 2008 ». Est-ce vraiment le cas? La réponse est oui. Les banques européennes sont plus solides qu’en 2008. Et même si une consolidation du secteur est plus que jamais nécessaire, il est peu probable qu’une banque européenne fasse faillite. La raison n’est toutefois pas celle que claironnent aujourd’hui les vaillants dirigeants de nos banques. Non, les banques françaises ne font pas mieux leur travail. Non, elles ne sont pas mieux gérées. Si les banques sont plus solides aujourd’hui c’est tout simplement… qu’elles ne sont plus tout à fait des banques.
Elles ne prennent plus aucun risque. Les contraintes réglementaires nées de la crise les ont structurellement transformées. Et la dépendance aux liquidités distribuées gratuitement par la BCE a achevé d’en faire de simples distributeurs de produits et de crédits. Les banques distribuent des crédits aux entreprises touchées, mais ces crédits, alimentés par la BCE, sont en plus garantis par l’État, à travers son bras armé, la Banque Publique d’Investissement, la BPI. Une garantie à hauteur de 90 %. 90 % ! On leur a laissé un « risque » de 10 % à gérer pour sauver la face. Et même ce risque extrêmement limité les effraie puisqu’elles se contentent de ne prêter qu’aux entreprises conjoncturellement affaiblies, mais structurellement solides.

https://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/opinion-quand-les-banques-ne-sont-plus-des-banques-1195193

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