Alors qu’il avait chuté tout près du taux de dépôt à -0,49% le 12 mars après la baisse des taux américains, le taux Euribor 3 mois n’a plus cessé de remonter depuis pour atteindre -0,16% jeudi, un sommet depuis quatre ans. Ce taux de référence s’est détendu à -0,19% vendredi puis -0,22% lundi. Mais cet écartement d’environ 30 points de base par rapport aux taux interbancaires au jour le jour (€STR ou OIS), que l’on n’avait plus vu depuis 2011 et la crise de la zone euro, et que l’on retrouve dans les mêmes proportions sur les Neu CP (papier commercial) des entreprises ou des banques, est notable pour deux raisons. D’une part, cette tension est intervenue un peu en décalage par rapport au choc sur les marchés du crédit; d’autre part, elle a pu surprendre alors que la Banque centrale européenne (BCE) s’était donné de nouveaux moyens d’intervenir, le 18 mars, avec son programme d’achats d’urgence (PEPP) élargi aux billets de trésorerie d’entreprises non financières.