D’entrée de jeu, les analystes du FMI sont revenus sur la réponse économique visant à contrer les effets de la pandémie. Au total, les gouvernements ont pris des mesures budgétaires évaluées à 11 700 milliards au 11 septembre, soit l’équivalent d’environ 12 % du PIB mondial. « En 2020, les déficits publics devraient s’envoler de 9 % du PIB en moyenne et la dette publique mondiale devrait, selon les projections, approcher 100 % du PIB, soit un niveau record. »
L’étude, cosignée par Vitor Gaspar, responsable des affaires budgétaires au FMI, souligne que, « lorsque les risques sanitaires diminuent et qu’une reprise durable est envisageable, le soutien ne devrait plus être consacré à la protection des relations entre les salariés et les entreprises ». Il devrait plutôt porter sur l’appui des chômeurs dans leur recherche d’un nouvel emploi puis sur la formation afin de permettre aux travailleurs d’accéder aux « emplois de demain », sur l’accompagnement des entreprises viables mais encore vulnérables dans la reprise de leurs activités et sur l’adaptation structurelle à l’économie post-pandémie. Puis, « lorsque la pandémie sera maîtrisée, les autorités devront stimuler la reprise tout en s’attaquant aux conséquences de la crise, dont un endettement privé et public élevé, un chômage important et une montée des inégalités et de la pauvreté », et à un rééquilibrage budgétaire.
Les auteurs suggèrent que les gouvernements prennent des mesures « pour améliorer l’observance fiscale et envisager d’augmenter les impôts pour les groupes les plus aisés et les entreprises fortement bénéficiaires » afin de financer les services essentiels, comme les filets de sécurité sanitaire et sociale, soutenus durant une crise ayant « frappé plus durement les segments les plus pauvres de la société ».
