La Commission européenne soupçonne l’entreprise américaine de commerce en ligne de tirer profit des données de détaillants utilisant son site Internet, et de favoriser les offres de vendeurs tiers qui sollicitent ses propres services de logistique.
La première enquête, désormais au stade de la « notification des griefs », se concentre sur le « rôle dual » d’Amazon: l’entreprise vend directement des produits sur son site Internet, mais elle met également à disposition de vendeurs indépendants une place de marché sur laquelle ils peuvent vendre aux consommateurs. « Il ne s’agit pas de reprocher à Amazon l’utilisation d’informations concernant un vendeur unique, mais plutôt l’accès à une grande quantité de données accumulées, très précises et disponibles en temps réel. Celles-ci pourraient permettre à Amazon de décider plus facilement quel produit lancer, à quel prix, etc. L’entreprise prendrait ainsi moins de risques que les autres vendeurs. »
La seconde procédure annoncée mardi est à un stade moins avancé, celui de l’enquête formelle. Elle concerne la « buy box » : ce bouton rectangulaire jaune, placé à droite des fiches des produits, permet d’acheter en un clic un article auprès de l’un des vendeurs qui le proposent. Être choisi pour la « buy box » est « crucial », a expliqué la commissaire, car 80 % des transactions de la plate-forme passent par ce bouton. Bruxelles soupçonne Amazon de favoriser ses offres et celles des vendeurs tiers qui utilisent ses services de logistique, c’est-à-dire l’accès à ses entrepôts de stockage et à ses capacités de livraison.
