Comme le relatent Les Échos, l’Autorité bancaire européenne (EBA) met en garde les établissements qu’elle régule face à l’océan de crédits impayés et impayables auquel ils vont bientôt devoir faire face: pour le secteur bancaire européen, 2021 pourrait être l’année d’une crise violente. Néanmoins, expliquent Les Échos, les établissements européens semblent préparés à ces évidentes éventualités et disposent de provisions et réserves suffisamment solides pour, dans l’immédiat, faire face à cette vague d’impayés.
Cependant, si la tempête des défauts de paiement se mettait à souffler, ce qu’elle semble immanquablement devoir faire, la BCE craint que les banques n’aient d’autre choix que de resserrer, de manière drastique, les cordons de la bourse. En asséchant ainsi l’offre de crédit, elles mettraient en péril le rebond de l’activité sur le continent et provoqueraient peut-être son entrée dans un cercle économique vicieux dont il serait difficile de s’extraire.
Dans une tribune publiée fin octobre par le Financial Times, le président du conseil de surveillance prudentielle de la BCE, Andrea Enria, estimait que le niveau de ces créances douteuses pourraient, dans le pire des scénarios, atteindre 1.400 milliards d’euros, soit un niveau supérieur à ce qu’elles étaient lors de la crise financière de 2008 ou celle des dettes souveraines en 2011.
Via ce mécanisme, les banques pourraient assainir des bilans parfois très trompeurs. Une source du Monde indique au quotidien que «près d’un quart des banques en Europe pourraient ne pas être viables», autant de banques zombies en devenir.
